Paris, le 8 mars 2021 – Note de proposition sur la réglementation des produits d’hygiène intime
Les structures Règles Élémentaires et Georgette Sand, associations engagées dans la lutte contre la précarité menstruelle, soutenues par la Force Juridique de la Fondation des Femmes, saluent les récentes promesses faites par le Président de la République en faveur d’une meilleure prise en compte des enjeux liés aux produits d’hygiène intime au premier semestre 2021. Elles s’associent afin de porter des revendications communes quant à la réglementation de ces produits.
Malgré l’existence de risques sanitaires graves liés à l’utilisation de ces produits (dont, par exemple, le syndrome du choc toxique), il n’existe pas de réglementation spécifique encadrant leur composition, leur fabrication ou l’information s’y rapportant en France.
Or, depuis plusieurs années, des études révèlent la présence de substances chimiques potentiellement dangereuses dans la composition de ces produits (HAP, dioxines et furanes, EOX, DnOP, résidus de pesticides, allergènes…).
Depuis juin 2018, après analyse de certains produits, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) et son comité d’experts spécialisés (CEC) recommandent notamment :
– que la nature des matériaux composant les produits d’hygiène intime soit mieux documentée et qu’elle soit affichée sur les emballages afin d’informer les utilisatrices et utilisateurs ;
– de supprimer l’utilisation de toutes substances parfumantes dans la composition de ces produits, d’améliorer les procédés de fabrication et d’éliminer la présence de substances chimiques dangereuses dans les matériaux constituant ces produits, notamment les substances présentant des effets CMR (cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction), perturbateurs endocriniens et sensibilisants cutanés ;
– la réalisation d’études sur les effets indésirables pour la santé, à court et moyen termes, associés à ces produits.
Georgette Sand et Règles Elémentaires proposeront donc au gouvernement, au courant des prochaines semaines, un projet de décret visant à tirer les conséquences de ses engagements et faire appliquer les recommandations de l’ANSES afin de fournir un cadre sécurisant et informatif pour les consommatrices et consommateurs.