Paris, le 12 février 2020 – Le collectif Georgette Sand salue la remise du rapport d’information sur les règles, rédigé par les députées Laëtitia Romeiro Dias et Bénédicte Taurine, à la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale le mardi 11 février 2020.
Les co-rapporteures ont mis en lumière des problématiques aussi diverses que la déconstruction des tabous des menstruations que la précarité menstruelle, pointée du doigt dès 2013 par Georgette Sand, le premier collectif à avoir porté ces questions dans le débat public.
Pour rappel, Georgette Sand a notamment fait passer, en 2015, la taxe sur les tampons, serviettes et coupes menstruelles, jusque là considérés fiscalement comme des produits de luxe, de 20% à 5.5%, et applicable au 1er janvier 2016 par le biais de la loi de Finances.
Expertes sur ces questions, intervenant régulièrement partout en Europe, nous aurions aimé apporter notre pierre à l’édifice et être invité·es à participer à la construction de ce rapport, ou ne serait-ce qu’à la publication.
Or, il reste tant à faire.
Georgette Sand regrette que l’Etat ne contrôle pas les prix des protections menstruelles et ne se soit pas assuré d’une fixation des tarifs. La baisse des taxes sur ces produits, qui sont, rappelons-le, de première nécessité, et qui a représenté environ 65 millions d’euros de pertes, a davantage profité aux industriels qu’aux consommatrices·teurs.
Pourtant, ce sont ces industriels, en tête Procter & Gamble et Johnson & Johnson, que Marlène Schiappa, la Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a choisi pendant longtemps d’écouter en priorité.
Il aura fallu que Georgette Sand hausse le ton pour qu’après deux ans, la Secrétaire d’Etat reçoive le collectif, et cesse d’invisibiliser le travail fait par les militantes.
Ce sont également ces industriels qui refusent toujours de donner des indications claires sur la composition des produits qu’ils mettent sur le marché. Le mois dernier encore, une adolescente en Belgique a succombé à un choc toxique. Et ce sont ces mêmes entreprises que l’on veut ériger comme figure de proue de la lutte contre la précarité menstruelle ?
Ce combat va demander la participation de toutes les bonnes volontés, et ne pourra pas être mené efficacement sans les associations qui s’y investissent depuis longtemps. Comme l’ont justement dit les députées Laëtitia Romeiro Dias et Bénédicte Taurine, sans transparence, on ne pourra pas rétablir la confiance des utilisatrices·teurs.
Georgette Sand continue de mener le combat en dénonçant les situations de précarité menstruelle imposées aux les femmes les plus vulnérables. Nous pensons aux personnes sans domicile fixe, en lieux privatifs de liberté pour lesquelles nous exigeons la fin des sur-marges.
Mais plus généralement, Georgette Sand revendique à l’échelle européenne:
- la mise en place d’un prix unique des protections menstruelles,
- le changement de réglementation impliquant des normes sanitaires,
- l’obligation de contrôles réguliers de la contenance,
- une information européenne sur la question menstruelle auprès des adolescent.e.s.
- une taxe rouge, qui financerait la recherche européenne sur les maladies de femmes, prélevé sur tous les produits menstruels. Dans la mesure où le tabou lié aux règles implique méconnaissance du corps, précarité économique mais aussi insuffisance de la recherche sur les maladies de femmes, notamment endométriose et syndrome des ovaires polykystiques, Georgette Sand préconise une dotation spécifique. En effet, il est anormal qu’en France par exemple, il y ait autant de malades du diabète que de l’endométriose, mais pas ou si peu de recherche sur cette maladie qui existait depuis l’Antiquité.
Pour aller plus loin:
Questionnaire remis à la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale, automne 2019.
Ces notes intègrent les principales revendications de Georgette Sand, avec un focus sur les questions liées à la précarité menstruelle en milieu carcéral.
Communiqué du 28 octobre 2018 : les règles ne sont pas du luxe ! Action Fleury is the New Vendôme
A PROPOS DE GEORGETTE SAND
Le collectif Georgette Sand défend l’idée qu’on ne devrait plus s’appeler George pour être prise au sérieux. Il s’attache à déconstruire les stéréotypes, renforcer la capacité d’émancipation des femmes et à améliorer leur visibilité dans l’espace public afin que dès l’enfance, filles et garçons puissent connaître la diversité de celles qui composent ce monde.
Mixte et horizontal, ses actions sont majoritairement en ligne, collaboratives et utilisent l’humour comme vecteur de changement, pour modifier les représentations féminines au niveau individuel, socio-culturel et économique.
Georgette Sand est sur Facebook, Twitter, Instagram et Tumblr.
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