Patronyme, transmission du nom, émancipation : sauvons Zézette et ses enfants


Nos actions, Presse Georgette / mercredi, novembre 10th, 2021
Communiqué de presse // envoi aux parlementaires Assemblée Nationale / Sénat / Ministère de la Justice
Paris, 9 novembre 2021 – Suite au lancement de sa campagne sur le patronyme, Zezette Epouse X, Georgette Sand souhaite interpeller les élu.es en faveur d’une véritable loi protégeant le nom des femmes. 
Allez les élu.es, sauvons Zezette et rendons lui son nom  ! 

Les revendications de Georgette Sand sont simples : qu’il s’agisse de la transmission du nom aux enfants, de l’administration fiscale, des banques, de la sécurité sociale, partout le nom des femmes est invisibilisé. Les raisons sont nombreuses mais l’on peut identifier : 

  • une méconnaissance de la loi, qui fait qu’un officier d’état civil, un.e clerc de notaire, un.e secrétaire médical ou un.e conseillère bancaire s’octroie le droit de retirer le nom de naissance d’une femme dès qu’il y a un homme dans l’équation (mariage, domiciliation, achat) 
  • une éducation genrée qui pousse les femmes à baisser les bras, et ne pas trop insister quand on leur impose le nom de leur conjoint ou que leur nom a été supprimé sur la déclaration de naissance de leur enfant, ou quand la personne en face insiste, sûre d’elle et des usages, par peur de déplaire et d’avoir l’air de se mettre en avant
  • une paresse des équipes en charge des différents formulaires et systèmes d’enregistrements, qui jusqu’au Ministère des finances, impose un seul RIB, celui du conjoint, un seul nom, celui qui est masculin. 

Que demande donc Zézette Epouse X ? 

Zézette veut son nom partout : sur les déclaration de naissance de ses enfants, sur sa déclaration d’impôts, sa carte vitale… Zézette a lancé une pétition demandant la fin de l’invisibilisation à l’échelle du Ministère des Finances, qui ne nous répond pas mais bredouille à la presse qu’il supprime le Monsieur/Madame et que ca y est c’est la révolution. Sa pétition demande un rappel de la loi, la modification de tous les formulaires, des sanctions des structures, mêmes privées (coucou la Société Générale) qui refusent de mettre le nom de naissance des femmes. 

PLUS PRECISEMENT GEORGETTE SAND DEMANDE 

ZEZETTE ET L’ETAT-CIVIL 

  • Que soit supprimé l’effet de seuil de la loi applicable depuis le 1er janvier 2005 pour que les enfants nés avant 2005 puissent prendre le nom de leur mère ou de leurs deux parents, comme pour les enfants nés après 2005
  • L’application de la loi et l’amélioration de sa connaissance auprès des officiers d’état civil, des futurs époux, des futurs parents 
  • Un dispositif facilité de contestation en cas de blocage administratif permettant aux mères de contester plus facilement l’omission de leur nom lors de la déclaration à l’état civil : un simple formulaire cerfa devrait pouvoir réparer une erreur de l’état civil pour un manquement du conjoint. Ou tout simplement le rétablissement de la visibilité de la mère !
  • Une campagne d’information indiquant aux parents les différents choix de noms qu’il leur est désormais possible de donner à leur enfant
  • Que les enfants puissent prendre le nom de leur mère, pas uniquement comme nom d’usage mais bien comme nom et que ce nom, ils puissent à leur tour le transmettre à leurs enfants. De nombreuses femmes font état de leur refus d’avoir des enfants et transmettre le nom d’un père qu’elles n’ont pas connu ou a été un bourreau. Et dans ces cas là, la seule solution qui leur est apportée : accepter le nom du mari. Ce n’est pas acceptable, non.

TÉMOIGNAGES

“Je peux prendre le nom d’usage de ma mère, mais le transmettre à mes enfants, c’est soit celui de mon bourreau, soit celui de mon conjoint jamais le mien ” Lauriane S, 25 ans

“Je dois en permanence convaincre les gens que mes enfants sont bien de moi. C’est quand même moi qui les ai expulsés de mon propre corps et j’ai plus à justifier que mon conjoint ! » Anne P., 33 ans 

“Je n’ai jamais connu mon père, je veux honorer le nom de ma mère et le porter, le faire porter à mes enfants”. Yolane K., 29 ans

Et aussi : Blandine Nicolas qui veut transmettre le nom de sa mère, la seule à l’avoir élevée, (nom d’usage illégal car née avant 2005) Sophie Sensi, qui a vu son RIB “écrasé par celui de son conjoint”Claire Berthier, qui n’avait que la possibilité de prendre le nom de son mari pour effacer celui de son père violentValentine Sébile qui s’est vue bloquer la transmission de son nom à sa fille par l’officier d’Etat civil et a du âprement négocier avec la CAF qui avait d’autorité retiré partout son nomMathilde Larrère qui qui s’est vue bloquer la transmission de son nom à son fils par l’officier d’État civil Alexia Lauder, qui a vu tous ses remboursements de frais de santé par la sécurité sociale être réalisés sur le compte de son mari et, étant divorcée, n’a jamais été remboursée Béatrice Nicolas, qui a obtenu son nom sur ses courriers bancaires uniquement car elle a menacé de quitter sa banque (georgette et clerc de notaire qui a poussé la modification des formulaires génapi auprès de la chambre des notaires)Frédérique Wiquel qui a lâché prise mais n’arrive pas à changer son nom d’épouse depuis son divorce car son médecin traitant et sa banque lui disent que “c’est comme ça”Sami Coupier, qui n’a jamais connu son père et souhaite porter le nom de sa mèreLou Vermont, qui demande aux impôts d’inclure son nom et pas seulement celui de son mari sur le relevé et le courrier pour le paiement de la taxe foncière, parce qu’elle gagne plus que lui et que le courrier lui est adressé. Jeanne Chéron, qui en a marre d’être appelée « Monsieur » à tout bout de champ quand son nom est utilisé par téléphone par un interlocuteur ou par courriers et courriels qui lui sont adressés au cas où il s’agirait d’un homme, etc

Gommer l’identité jusque dans la transmission du nom aux enfants, c’est nier leur capacité à transmettre la mémoire. Mais nous continuons de demander en parallèle à Bercy d’arrêter l’invisibilisation fiscale. Les deux noms doivent impérativement apparaître sur tous les documents mais également sur les cartes bancaires et les comptes joints dans le secteur bancaire. Nombreuses sont les femmes que cette étrange disparition condamne à la précarisation ou au silence. Sans oublier les difficultés pour inverser la machine en cas de séparation. 

Depuis le début de sa campagne début 2021, Georgette Sand s’est rapprochée d’autres initiatives comme Porte mon nom, qui veut également réformer la transmission du nom aux enfants, et Curiosity Club, qui pousse également la modification des formulaires. Nous comptons sur les administrations comme sur les élus ! Première victoire du côté des formulaires : l’Ordre des notaires de France a annoncé que suite à nos actions conjointes pour modifier les formulaires de rédaction d’actes Genapi, ces derniers faisaient l’objet d’une modification. Les Georgettes du notariat sont très heureuses ! 

Lien vers la page Zezette épouse X du site : http://georgettesand.com/2021/03/14/patronyme-sauvons-zezette-epouse-x/

Contact presse : Ophélie Latil 0667117751 ophelielatil@gmail.com / twitter @ophelielatilFayrouz Lamotte  0646730074 Fayrouz.lamotte@gmail.com

A PROPOS DE GEORGETTE SAND  Le collectif Georgette Sand défend l’idée qu’on ne devrait plus s’appeler George pour être prise au sérieux. Il s’attache à déconstruire les stéréotypes, renforcer la capacité d’émancipation des femmes et à améliorer leur visibilité dans l’espace public afin que dès l’enfance, filles et garçons puissent connaître la diversité de celles qui composent ce monde.Mixte et horizontal, ses actions sont majoritairement en ligne, collaboratives et utilisent l’humour comme vecteur de changement, pour modifier les représentations féminines au niveau individuel, socio-culturel et économique.