Communiqué de presse Georgette Sand Paris, le 23 septembre 2020 –
Emmanuel Macron annonce ce 22 septembre, l’allongement du congé d’accueil qui va passer de 11 petits jours à 25, “week-end compris”. Ceci en plus des trois jours obligatoires de naissance.
Dans un premier temps, Georgette Sand se félicite de cette amélioration, qu’elle demande aux côtés de plusieurs associations et collectifs.
Mais force est de constater que la recommandation de neuf semaines faite par Boris Cyrulnik n’est absolument pas respectée. Le neuropsychiatre chargé d’une commission sur le sujet note pourtant les “effets positifs sur le développement de l’enfant” de cette durée. Ces annonces contreviennent également à la proposition du député Guillaume Chiche de porter ce congé à douze semaines, dont huit obligatoires.
Nous nous étonnons également du comptage des week-ends dans ces 25+3 jours, en faisant un congé au rabais. Qui bénéficie le plus de ce congé ? Le deuxième parent ? L’employeur ou l’Etat ?
Et ce n’est pas obligatoire.
Pour rappel : aujourd’hui, seul 67% des personnes qui y ont droit y ont recours. Or, au sein de ces 25 jours d’accueil, la durée obligatoire va encore être discutée avec les différents partenaires sociaux.
L’annonce du doublement du congé ne doit pas se transformer en fausse promesse et effet d’annonce.
Et les mères dans tout cela ! Quid de leur santé ? Actuellement, le congé du deuxième parent peut être allongé en cas d’hospitalisation de l’enfant, de deuxième enfant ou de décès de la mère. Que se passe-t-il en cas de problème de santé de la mère ? Rien n’est, à priori, prévu à ce stade.
L’égalité salariale ne sera atteinte que le jour où les hommes auront les mêmes droits au congé d’accueil que les femmes.
Georgette Sand regrette le manque d’ambition de ces annonces. L’Elysée parle “d’enjeu de protection, mais aussi de justice sociale”. Nous répondons réforme et justice sociale au rabais. Le congé parental est pourtant un pas décisif pour l’amélioration de l’égalité entre les hommes et les femmes, sujet qui visiblement n’est pas la priorité du gouvernement.
Nous continuerons donc à demander :
- Un allongement du temps dédié à l’accueil d’un enfant pour le second parent sur le même modèle que les pays scandinaves, lesquels ont démontré que ces réformes diminuent les tensions familiales, les inégalités de prise en charge domestique, la charge mentale, et les inégalités professionnelles.
- Si malgré les avis des expert·es et des associations, la durée de 25 jours est finalement conservée, le gouvernement doit dans un souci d’égalité, instaurer un caractère OBLIGATOIRE sur toute la longueur du congé.
- Un congé pour le deuxième parent de même durée que pour le premier qui impliquerait également un congé pré-natal
- Une sensibilisation au sujet du rôle des deux parents dès l’école mais également au niveau de l’entreprise, afin que les départements RH et autres partenaires sociaux soient vigilants sur l’environnement des jeunes parents.
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