Communiqué de presse Georgette Sand – Paris, le 25 février 2020 Réaction de Georgette Sand aux annonces de Frédérique Vidal sur la précarité menstruelle étudiante. |
La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, en déplacement à Poitiers, a annoncé le financement total des produits menstruels en milieu étudiant. Une annonce visant à lutter contre la précarité menstruelle dès la rentrée 2021, qui si elle s’accompagne de vraies mesures, est une très bonne nouvelle.
Georgette Sand, dont le combat contre la précarité a débuté en 2014 avec son travail sur les prix différenciés dans l’espace public (la taxe rose) puis sa mobilisation pour l’abolition de la Taxe tampon en 2015, se réjouit que son travail de longue haleine porte ses fruits.
Le travail de mobilisation fut long et pénible, depuis les premières années où les fonctionnaires de Bercy semblaient ne pas comprendre le caractère essentiel des produits menstruels, qui leurs semblaient de l’ordre du luxe (pour certains hauts fonctionnaires, il suffisait de « se retenir ») à aujourd’hui où l’annonce semble contrarier de nombreux internautes et enthousiasmer un certain nombre de partis dont nous découvrons aujourd’hui le profond engagement sur le sujet 🙂
Avec l’ensemble des associations et structures qui œuvrent sur le sujet, nous restons cependant très vigilantes sur la réalité de ces sommes : le gouvernement a prouvé par le passé son manque de transparence avec les chiffres. Nous demandons toute la clarté sur l’utilisation et la qualité des produits qui seront distribués.
Georgette Sand continue par ailleurs de surveiller les situations de précarité menstruelles imposées aux femmes les plus vulnérables. La problématique est de santé publique, puisque la situation sanitaire, qui précarise encore davantage les femmes, est un rappel quotidien des normes d’hygiène et des possibles atteintes à la dignité humaine.
Georgette Sand revendique à l’échelle européenne:
- la mise en place d’un prix unique des protections menstruelles,
- le changement de réglementation impliquant des normes sanitaires,
- l’obligation de contrôles réguliers de la contenance,
- une information européenne sur la question menstruelle auprès des adolescent.e.s,
- une taxe rouge, qui financerait la recherche européenne sur les maladies de femmes, prélevée sur tous les produits menstruels. Dans la mesure où le tabou lié aux règles implique méconnaissance du corps, précarité économique, mais aussi insuffisance de la recherche sur les maladies de femmes, notamment endométriose et syndrome des ovaires polykystiques, Georgette Sand préconise une dotation spécifique. En effet, il est anormal qu’en France par exemple, il y ait autant de malades du diabète que de l’endométriose, mais pas ou si peu de recherche sur cette maladie qui existe depuis l’Antiquité.
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Crédits photo : Georgette Sand dans Libération, décembre 2016.